Après la mort du président Houari Boumédiène, le 27 décembre 1978, le Front de libération nationale (FLN), l’unique parti politique algérien, désigne un seul candidat à sa succession. Le 7 février 1979, Chadli Bendjedid reçoit un appui populaire de 94 % lors des élections nationales et devient le président de l’Algérie.
Depuis l’accession du pays à l’indépendance, en 1962, le système politique algérien repose sur ce que l’on appelle le triangle Armée-État-FLN. La cohésion entre ces trois structures assure une stabilité à l’Algérie durant les années 1970. Boumédiène meurt en 1978, mais la Constitution de 1967 ne prévoit pas de mécanismes de remplacement à la présidence. Des élections sont organisées. Elles sont remportées en février 1979 par Chadli Bendjedid qui est le seul candidat sur les rangs. Bendjedid est réélu en 1984, mais la stabilité du pays est ébranlée alors que les difficultés économiques entraînent de vives tensions entre les fondamentalistes religieux et le gouvernement. En 1988, des émeutes éclatent dans les rues d’Alger, faisant 500 morts et 3000 arrestations. Plus qu’un défi à son autorité, le président Bendjedid voit dans ces confrontations un incitatif à adopter de vastes changements sociaux. L’Algérie poursuit donc sa marche vers l’État de droit. Le 3 novembre 1988, le peuple algérien approuve avec une majorité écrasante un amendement constitutionnel qui réduit le rôle politique prépondérant du FLN en attribuant de plus amples responsabilités au premier ministre et en le rendant responsable devant le parlement. Le 9 novembre, un nouveau cabinet est formé en excluant la plupart des anciens membres. Le 22 décembre, Bendjedid est réélu à la présidence avec 81% des voix.