En Côte d’Ivoire, la demande de retrait des troupes françaises du Burkina Faso voisin, confirmée par les autorités burkinabè le 23 janvier 2023, est observée avec attention. « Il faut qu’on soit vigilant, car il y a des problèmes sécuritaires et une pression sur nos frontières », indique une source officielle ivoirienne à RFI.
Le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso a confirmé, lundi 23 janvier 2023, que les autorités burkinabè ont demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays, dans un délai d’un mois.
En Côte d’ivoire, on suit de près la situation sécuritaire au Sahel. Et cette demande des autorités burkinabè est observée avec une certaine réserve. Même si à Abidjan, cette décision n’est pas une surprise.
Dans le même temps, « cela ne nous laisse pas indifférent, puisque nos pays sont imbriqués », indique toutefois un officiel ivoirien. « Il faut qu’on soit vigilant, car il y a des problèmes sécuritaires et une pression sur nos frontières », poursuit cette source.
La Côte d’Ivoire et le Burkina partagent en effet près de 500 km de frontières. Côté ivoirien, les forces de défense et de sécurité ont été renforcées dans le nord, et de nombreux projets de développement en direction des jeunes, ont depuis été mis en place pour proposer des alternatives à l’extrémisme violent.
« Problème de confiance »
Si la décision d’Ouagadougou n’a pas un impact direct sur la Côte d’Ivoire, c’est la fluidité de la lutte anti-terroriste dans la sous-région qui pourrait bien en prendre un coup. « Si le capitaine Ibrahim Traoré confirme, dans les semaines à venir, sa proximité avec la Russie, cela risque d’entraîner un problème de confiance et un problème de partage d’information avec la Côte d’Ivoire », redoute Lassina Diarra, chercheur à Timbuktu Institute.
La situation au Burkina Faso sera « évidemment » un sujet de discussion entre les présidents Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ce mercredi 25 janvier, souligne un membre du gouvernement ivoirien, qui rappelle que les Forces françaises en Côte d’Ivoire sont présentes depuis longtemps dans le pays.
Source : RFI