La naissance de l’État de Zanzibar se fait dans l’agitation avec des émeutes raciales durant les élections législatives de 1961. Les Britanniques, réalisant qu’une autodétermination est inévitable, mettent fin au protectorat et accordent l’indépendance à Zanzibar le 10 décembre 1963 sous la forme d’un sultanat membre du Commonwealth avec à sa tête Jamshid bin Abdullah, le sultan au pouvoir depuis juillet 1963.
Mais le climat de tension populaire et politique ne se calme pas : les manifestations sont courantes, les séances parlementaires sont agitées et des émeutes raciales d’une grande violence débouchent sur une révolution. Ces actions menées par un groupe armé de quelques centaines de paramilitaires dirigés par John Okello, originaire de l’île de Pemba, se déroulent dans la nuit du 11 au 12 janvier 1964. Le lendemain, les infrastructures de communication de l’île et les trois casernes de police sont aux mains des rebelles qui renversent le sultan et installent une junte marxiste-léniniste. Le chef de « l’Afro Shirazi Party », le cheik Abeid Amani Karume, est alors nommé président de la république populaire et les autres dirigeants du parti constituent le gouvernement révolutionnaire de Zanzibar.