François Duvalier devenait président d’Haïti après avoir remporté les élections du 22 septembre 1957. Cet évènement allait devenir une date charnière dans l’histoire haïtienne. Cela s’explique par le fait que cet ancien médecin de l’hôpital de Port-au-Prince va instaurer rapidement une dictature extrêmement répressive et se proclamer Président à vie.
Il ne faut pas penser que la situation haïtienne était beaucoup plus rose avant l’arrivée au pouvoir de François Duvalier. Au contraire, Haïti connaît des problèmes politiques depuis le début du siècle. Les Etats-Unis interviennent militairement dans le pays en 1915, lorsque Jean Vilbrun Guillaume devient le sixième président à être tué en quatre ans. Les militaires américains contrôlent le pays jusqu’en 1934. À la suite de leur départ, Haïti subit plusieurs coups d’État et émeutes. Le dernier bouleversement politique avant l’arrivée de Duvalier au pouvoir survient lorsque le président Paul Magloire fait face à un soulèvement populaire et doit démissionner de son poste le 6 décembre 1956. C’est alors que François Duvalier se présente comme candidat à la présidentielle et est élu le 22 septembre 1957.
Le programme défendu par le nouveau président est très accrocheur pour la majorité de la population haïtienne et le fait qu’il soit élu démocratiquement apporte beaucoup d’espoir pour l’avenir du pays. Duvalier prône un nationalisme extrême en faveur du « noirisme haïtien ». Il glorifie la négritude au profit de « l’aristocratie » métis. Il favorise donc l’accession au pouvoir de la petite bourgeoisie de race noire. De plus, il veut faire du vaudou la religion nationale du pays, au détriment des représentants de l’Église catholique.
Jean-Claude Duvalier succède à son père
Une fois arrivé au pouvoir, le président doit faire face aux ambitions de certains politiciens et militaires. Durant ses mandats, il doit repousser neuf tentatives de renversements de la part de ses adversaires. À chaque fois, il consolide davantage son régime dans une atmosphère d’ordre et de terreur. Le dictateur commence par instaurer la milice des Volontaires de la sécurité nationale. Ces derniers servent à renforcer le pouvoir du président au sein de la société haïtienne en persécutant les opposants au régime de Duvalier. Parmi eux, les intellectuels et les représentants de l’Église sont le plus souvent les victimes de ces agressions et exécutions qui feront fuir plusieurs Haïtiens hors du pays. Le dictateur fait aussi du vaudou la religion nationale et instaure un culte de la personnalité. Finalement, il modifie la Constitution haïtienne le 1er avril 1964 afin de se proclamer président à vie.
Un peu avant sa mort en 1971, François Duvalier commence à se préoccuper de sa succession. Possédant tous les pouvoirs au sein de l’appareil politique, il tente de faire de son fils, Jean-Claude, son successeur. C’est grâce à une consultation populaire truquée, qui a lieu en janvier 1971, que cette option est approuvée par les citoyens d’Haïti. C’est à l’âge de 19 ans que Jean-Claude accède à la présidence lorsque son père décède, seulement quelques mois après le référendum.
BDA avec autre Presse