Déjà propriétaire de Paris-Midi et Paris-Soir, Jean Prouvost fonde Paris-Match. Paris Match est un magazine hebdomadaire français d’actualités et d’images, né le 29 mars 1949 et connu par sa devise : « Le poids des mots, le choc des photos ». En 2008, l’hebdomadaire adopte toutefois une nouvelle devise, « La vie est une histoire vraie ». Depuis juin 2009, l’hebdomadaire est également disponible en numérique. Le titre appartient au groupe Lagardère via son pôle Lagardère News.
Match-L’Intran, supplément sportif
Le journal tire son origine d’un titre plus ancien : Match l’intran, supplément du quotidien L’Intransigeant, qualifié de « plus grand hebdomadaire sportif ». Il passe avec L’Intransigeant dans le giron du groupe Louis-Dreyfus en 1931 puis en 1938, dans celui de Jean Prouvost, déjà propriétaire Paris-Soir.
Paul Gordeaux, correspondant de Paris-Soir à Londres, est nommé rédacteur en chef de L’intransigeant par Jean Prouvost. Ne souhaitant pas relancer ce supplément sportif, domaine où il est novice, il veut à la place un magazine d’information générale, sorte de version française de Life, un magazine américain hebdomadaire fondé en 1883, qui a mis l’accent sur le photojournalisme.
L’hebdomadaire sportif devient ainsi le 7 juillet 1938, pour son numéro 633, Match, l’hebdomadaire de l’actualité mondiale. Le mot « Match » est imprimé en blanc sur un rectangle rouge, s’inspirant de celui du magazine américain Life.
Vendu 2 francs et plein de photographies, il est d’abord tiré à 50 000 exemplaires puis 80 000 exemplaires dès août 1938. Le tirage monte régulièrement pour s’élever à 1,45 million en novembre 1939 et progresse encore quand il atteint huit mois après 1,8 million d’exemplaires en juin 1940, au moment où la rédaction doit quitter Paris face à l’avancée allemande. ( …)
Les années 2000
Le 25 août 2005, Paris Match réalise ses meilleures ventes de l’année en publiant en couverture la photo de Cécilia Sarkozy en compagnie de son amant (et futur mari), le publicitaire Richard Attias, à New York. Arnaud Lagardère, propriétaire du magazine et ami personnel de Nicolas Sarkozy, n’est prévenu de la couverture qu’une fois le magazine imprimé. La direction du groupe Lagardère entre alors en conflit avec Alain Genestar, directeur de la publication de Paris Match, et finit par le licencier en juin 2006. Il est remplacé par Olivier Royant en 2006. Une polémique s’ensuit sur le rôle de Nicolas Sarkozy dans ce licenciement.
En effet, si ce dernier affirme à plusieurs reprises « n’avoir aucune responsabilité dans cette décision », Genestar déclare au Monde que « le ministre de l’Intérieur, quand il affirme n’être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité. ». Cette couverture aurait en effet provoqué la colère de Nicolas Sarkozy, lequel aurait obtenu le départ de Genestar.
Ce licenciement, après vingt années passées à la rédaction, suscite le mécontentement de ses collègues, qui, en signe de protestation, cessent de travailler le 29 juin 2006, la décision de la direction leur paraissant liée à « des raisons politiques ». Il s’agit de la deuxième grève dans l’histoire de Paris Match, la première ayant eu lieu en mai 1968. En signe d’apaisement, Olivier Royant, membre apprécié du personnel et précédemment directeur adjoint de la rédaction, est nommé en remplacement d’Alain Genestar, le 24 juillet 2006.
Après le départ d’Alain Genestar, son hebdomadaire se retrouve au cœur d’une série d’affaires. Paris Match a été mis en cause pour avoir retouché dans son édition du 9 août 2007 une photo des vacances de Nicolas Sarkozy, où un bourrelet à la taille a été masqué. La retouche de cette photo aurait été le fait du magazine lui-même.
À la même époque, selon The Daily Telegraph reprenant les propos de Raphaëlle Bacqué, Ségolène Royal serait intervenue auprès de Paris Match pour obtenir, même si elle n’avait aucune chance de l’obtenir, Paris Match appartenant à Arnaud Lagardère, le renvoi d’une journaliste, Valérie Trierweiler, présentée comme l’« amie » de François Hollande. ( …)
Les années 2020
C’est Hervé Gattegno qui reprend la direction générale des rédactions en 2019. Il refond la maquette, mais ses éditoriaux enflammés en faveur de Nicolas Sarkozy provoquent l’inquiétude de l’équipe pour leur liberté, suivi par de nombreux départs. Sa politique d’économie sur ce qui a fait l’ADN du magazine, les photos et les reportages, suscite également l’inquiétude des journalistes. Le magazine est critiqué pour avoir mis en scène en 2020 une fausse rétractation de Ziad Takieddine dans l’affaire des financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
Mediapart évoque « une opération intéressée, confinant à la manipulation médiatique dans le but de tromper la justice en pesant sur son cours. Avec un bénéficiaire en bout de chaîne : Nicolas Sarkozy »
En octobre 2021, le Groupe Lagardère annonce le départ d’Hervé Gattegno. Patrick Mahé le remplace à la direction générale de la rédaction et Caroline Mangez, précédemment Directrice adjointe de la rédaction est nommée Directrice de la rédaction.
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