Mme Goudou, comme bien de ses collègues, s’attend à quitter le gouvernement (Ph DR)

Les résultats provisoires des législatives ivoiriennes du samedi 6 mars 2021 ont été donnés par la Commission électorale indépendante (CEI), le mardi 9 mars dernier. Le Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la mouvance au pouvoir, se taille la part du lion avec 137 sièges sur 255 à pourvoir. Ce qui lui confère la majorité à l’Assemblée nationale.

Comme c’est le cas dans la plupart des élections en Côte d’Ivoire, les indépendants ont joué encore une fois les trouble-fêtes dans ce scrutin législatif. Ils ont fait mordre la poussière tant à des pontes du régime que de l’opposition. Au décompte, ils sont crédités de 26 sièges. Lorsqu’il s’agira de constituer les groupes parlementaires, ces indépendants feront l’objet des plus mirobolantes convoitises. Avec 91 députés, l’opposition qui avait boycotté la présidentielle d’octobre dernier a fait un score présenté comme satisfaisant, empêchant le RHDP d’avoir derechef la majorité absolue.

Si l’heure est aux réjouissances au sein de la coalition au pouvoir, ils sont nombreux les ministres RHDP qui ont des raisons de faire grise mine. Leur échec aux législatives pourrait signer leur lettre de licenciement du Gouvernement, comme l’a laissé croire le président Ouattara au début de la campagne pour la députation.

Aussi les ministres Sidi Tiémoko Touré, Raymonde Goudou, Moussa Dosso, Siandou Fofana, Brice Kouassi et Kafana Koné ont-ils des soucis à se faire, du moins en ce qui concerne leur poste. Leur déconvenue aux législatives les place dans le viseur d’Alassane Ouattara qui annonce la formation du prochain gouvernement après le scrutin législatif.

Dans l’état actuel des choses, seul le jeu des accointances et des affinités pourrait maintenir en vie ces ministres dans la prochaine équipe gouvernementale, estiment nombre d’observateurs. Malgré cela, la partie ne serait pas gagnée pour ces collaborateurs du chef de l’Etat qui, dit-on, n’entend pas faire du « deux poids, deux mesures ».

En effet, on se rappelle que la ministre Affoussiata Bamba Lamine, proche de l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, avait été virée du gouvernement après sa défaite face à l’indépendante Yasmina Ouégnin, en 2016. Par ailleurs, Niamien N’Goran, alors Inspecteur général d’Etat, avait été limogé par Alassane Ouattara, après sa déconvenue face au jeune Olivier Akoto, à Daoukro.

Après les législatives qui se sont déroulées en général dans le calme, les Ivoiriens vont à coup sûr s’intéresser au sort que le président de la république réserve à ses ministres et collaborateurs qui ne sont pas sortis « vivants » de ces joutes électorales.

Serge YAVO