Les Nigériens se rendront aux urnes le 21 février 2021, pour le second tour de la présidentielle qui offre un duel entre le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane, le premier président démocratiquement élu du pays. La Cour constitutionnelle, qui devait trancher sur des recours déposés par des candidats et valider les résultats provisoires publiés par la Commission électorale après le 1er tour du 27 décembre 2020, a validé cette affiche politique, le dimanche dernier, en créditant Mohamed Bazoum de 1.879.629 voix soit 39,3% contre 812.412 voix soit 16,98% pour Mahamane Ousmane.
Le second tour de la présidentielle va laisser libre cours au jeu des alliances. Les deux candidats devront engager des négociations avec les autres partis et candidats recalés au premier tour. Pour ces pourparlers d’avant second tour, les interlocuteurs ne manquent pas. Ils seront amenés à convaincre des radicaux comme les dix-huit partis rassemblés au sein de la coalition Cap 20-21 qui ont d’ores et déjà appelé les candidats recalés au premier tour à se rallier à la candidature de l’ex-président et menacé de ne pas reconnaître les résultats du second tour s’il n’est pas « transparent et honnête, sans bourrages d’urnes ». Il y a aussi l’Alliance des candidats pour le changement (ACC) qui propose son soutien au second tour « à tout candidat intéressé », moyennant un partage du pouvoir.
Pays très pauvre de l’Afrique de l’ouest, le Niger se bat depuis plusieurs décennies pour instaurer un système de gestion démocratique. Mahamadou Issoufou, le président sortant qui a achevé son second mandat à la tête du pays, a été cité en exemple pour avoir refusé de tripatouiller la constitution et briguer un 3e mandat.
Flaure ABOLE avec JA