Signé depuis le 18 janvier 2021 par le président de la transition Bah N’Daw, le décret actant la dissolution du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), réclamée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), a été rendu public le mardi dernier. Très attendue, cette dissolution était consignée dans la charte de la transition au Mali, intervenue après le renversement d’Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), le 18 août 2020.
Malgré la mise en place des organes devant gérer la transition, le CNSP demeurait en l’état. Une situation qui exaspérait les opposants à la junte militaire et agaçait la Communauté ouest-africaine. Le 23 janvier, lors d’un sommet ordinaire de la CEDEAO, les chefs d’État avaient montré leur inquiétude face à l’existence du CNSP nonobstant la création des organes installés pour conduire la transition.
Le Conseil national de la transition (CNT), dernier organe qui manquait à l’architecture de cette transition, a été officiellement mis en place le 3 décembre dernier. Le CNSP n’avait plus donc de raison d’être, selon la charte de la transition.
Préparation du sommet du G5 Sahel
Dans le cadre du sommet du G5 Sahel, qui se tiendra les 15 et 16 février prochain, Emmanuel Macron reçoit depuis mi-janvier ses homologues sahéliens. Après Idriss Déby, la semaine dernière, le chef d’Etat français a accordé, mercredi 27 janvier, une audience à Bah N’Daw, le président de transition au Mali. La visite du président malien à son homologue français s’est faite sous forme de déjeuner de travail, Bah N’Daw étant accompagné d’une partie de son cabinet et de son ministre des Affaires étrangères.
C’est la première fois que le président de la transition malien est reçu par un dirigeant d’un pays qui ne fait pas partie de la CEDEAO. Ce qui est à l’avantage de Bah N’Daw, lui qui a atterri à la tête du Mali selon la volonté de la junte militaire qui s’est installée après avoir renversé IBK. En l’accueillant avec maints égards, Paris lui offre ainsi une sorte de reconnaissance internationale.
A noter qu’Emmanuel Macron a reçu Bah N’Daw alors qu’il a signé, depuis le 18 janvier dernier, le décret actant la dissolution du CNSP. Une exigence de la CEDEAO qui ne déplait pas à Paris. Par ailleurs, pour relancer les accords de paix d’Alger, une délégation ministérielle s’est rendue en début de semaine à Kidal. Pour de nombreux observateurs, l’audience accordée par le président Macron à Bah N’Daw est synonyme de satisfaction des autorités françaises, elles qui militent depuis des années pour l’application desdits accors.
Serge YAVO