DÉCLARATION DU COJEP
Le lundi 21 décembre 2020, le Gouvernement ivoirien a invité les partis politiques et organisations de la société civile à un dialogue sur la Commission Electorale Indépendante (CEI). Le Congrès panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP), fidèle à sa philosophie de dialogue et d’alternance démocratique par le combat et la victoire aux mains nues, au-delà de toute autre considération, salue à sa juste valeur, cette rencontre qu’elle espère fécondatrice ;
Toutefois, le COJEP tient à faire remarquer que les ambitions non maîtrisées et les calculs politiciens n’ont pas permis de créer un cadre de dialogue sincère qui aurait pu nous éviter tant de violences, tant de dégâts matériels, tant de déplacés internes et tant de pertes en vies humaines.
C’est à juste titre que notre parti avait initié le 03 octobre dernier, à Anono, vous vous-en souviendrez, un meeting baptisé ‘’pour la vie et la paix social, je choisis le report des élections’’. Cet appel salutaire et républicain, n’a hélas pas trouvé d’oreilles attentives. Et pourtant, aucune ambition politique ne devrait être mise au-dessus de la vie d’un seul ivoirien.
La Côte d’Ivoire n’en serait pas là aujourd’hui, à compter et à pleurer encore des morts, si l’on avait accepté de voir dans le report de l’élection présidentielle d’octobre 2020, l’intérêt national et l’économie de vies humaines.
En outre, le COJEP regrette que ce dialogue politique présente un caractère aussi sélectif et restrictif tellement il ressemble à s’y méprendre, à un diner gala avec des invités triés sur le volet et un menu peu varié, peu attractif et peu incitatif.
Assiste-t-on à une rencontre entre initiés ? Quels sont les critères de choix des participants à ce dialogue politique ? Aussi, ne sommes-nous pas en droit de nous interroger légitimement sur les sujets à discuter et sur le calendrier de ces discussions trop lié, trop superposable à celui des échéances électorales à venir ?
Chers ivoiriens, nous sommes de toute évidence face à un dialogue aux pas de course centrée encore une fois sur la question électorale et dont le principal résultat attendu est nul doute la mise en place d’une CEI de partis politiques qui a pourtant montré ses limites, dans un passé si récent.
Le moins que l’on puisse dire, est qu’un tel dialogue est dominé par la philosophie du partage, des arrangements, au mépris et au détriment des intérêts fondamentaux des ivoiriens qui pourtant continuent de payer les conséquences des incohérences politiques devenues monnaie courante dans notre pays.
Les sujets essentiels et prioritaires qui commandent que l’on trouve des solutions durables pour une réconciliation vraie paraissent malheureusement comme des questions appendiculaires.
Or, la vie de la Côte d’Ivoire ne se résume pas qu’à des élections, ni à des positionnements politiques. Les ivoiriens, tous les ivoiriens, au-delà de leur clivage, au-delà de leurs appartenances, attendent plutôt des discussions qui puissent les préserver de violences et les réconcilier avec des valeurs au nombre desquelles le respect de la vie humaine, l’éthique et la morale politique.
En conséquence, le COJEP réaffirme sa volonté de voir organiser des assises nationales inclusives où seront abordés, où seront discutés tous les sujets y compris ceux qui fâchent. De telles assises devraient être vu comme un rendez-vous des contraires, un rendez-vous de confrontation des idées.
Pour finir, le COJEP félicite ses militants pour leur constance et leur demande de rester à l’écoute de la direction, tout en les rassurant que notre parti se tiendra en toute circonstance aux côtés du peuple Ivoirien, comme de tradition.
Fait à Abidjan, le 23 décembre 2020
POUR LE COJEP
Dr. Patrice SARAKA
Secrétaire Général