L’opposition parlementaire ivoirienne s’est fait entendre, mardi 1er décembre 2020, lors d’une session plénière à l’Assemblée nationale qu’elle a carrément désertée pour réclamer la libération des députés détenus dans le cadre des crises politiques en Côte d’Ivoire. Les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Vox populi et Rassemblement, empêchés de faire leur déclaration à l’hémicycle, se sont finalement exprimés, par la voix du député Bernard Gosé Séplé, face à la presse.
Au nombre des députés dont la libération est exigée, figurent Maurice Kakou Guikahué, Pascal Affi N’Guessan, arrêtés au lendemain de la crise postélectorale et Alain Lobognon qui croupit dans les geôles du pouvoir depuis plusieurs mois. «En attendant la libération de leurs membres et la cessation des poursuites judiciaires à l’encontre de ceux-ci, les groupes parlementaires de l’opposition à l’Assemblée nationale, Pdci, Vox Populi, Rassemblement s’abstiennent de participer aux travaux de la présente plénière », a-t-il déclaré.
Bernard Gosé Séplé a d’ailleurs déploré que cette plénière se tienne « dans un contexte socio-politique délétère qui ne garantit pas la sécurité des députés de l’opposition, malgré leur immunité parlementaire ». Le porte-parole des groupes parlementaires de l’opposition a aussi évoqué les cas des sénateurs Séri Bi N’Guessan et Bassi Koffi, « libérés sous contrôle judiciaire, après vingt-deux jours de détention, en violation flagrante de leur immunité parlementaire ». Au demeurant, Gosé Séplé a fait savoir que ces députés exigent « la libération sans délai des députés en détention et l’arrêt des poursuites judiciaires ».
Serge YAVO