Voici de larges extraits de la déclaration solennelle de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Soro Guillaume, faite le 4 novembre 2020 via les réseaux sociaux, relativement à la crise post-électorale ivoirienne consécutive au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020.
Moi, Guillaume Kigbafori Soro, vu la traque contre les principaux dirigeants du Conseil National de Transition, je décide, en toute responsabilité, de m’inscrire dans la continuité de l’œuvre entamée en contribuant à la mise en place effective des organes de la Transition.
Avec l’ensemble des forces vives de notre nation, nous conduirons la transition démocratique, en vue d’élections libres, inclusives et transparentes dans les meilleurs délais, seul antidote à la violence qui a cours dans notre pays…
Les Ivoiriens n’accepteront pas qu’une Cour constitutionnelle servile et complaisante adoube le complot électoral et apporte sa caution à la forfaiture en cours.
Ce n’est pas ce dont nous avons rêvé pour notre pays.
Ne pas nous battre avec détermination, pugnacité et abnégation face à la tyrannie naissante serait une lâcheté dont nos devanciers ne sauraient être fiers. C’est pourquoi, malgré les difficultés, malgré les douleurs, malgré les horreurs, en dépit de nos faiblesses, de nos manquements, de nos erreurs, voire de nos fautes, il faut qu’ensemble, chers compatriotes, nous puissions nous lever pour dire NON à la dictature et faire barrage à l’ex-président de la République Alassane Ouattara qui veut prendre la Côte d’Ivoire en otage…
Je m’adresse ici et maintenant aux corps constitués et à nos vaillantes forces de défense et de sécurité.
Aux corps constitués, appelant à votre sens élevé de l’intérêt supérieur de la nation, je vous demande de désobéir aux ordres illégaux et de rallier le Conseil National de Transition.
Aux Forces de Défense et de Sécurité : vous me connaissez ! Chers soldats, des années durant, nous nous sommes battus, dans les broussailles comme dans les agglomérations. Notre idéal était d’apporter à la Côte d’Ivoire la démocratie et la liberté. Je voudrais vous dire aujourd’hui que malgré tout, rien n’est perdu.
Je voudrais vous dire que nous ne pouvons pas, par peur et par poltronnerie, laisser s’installer durablement la dictature clanique de M. Alassane Ouattara et contempler l’empire de la terreur s’étendre dans notre pays et prendre possession de l’âme de notre nation. C’est pourquoi, je demande à vous soldats, sous-officiers, officiers, officiers supérieurs et officiers généraux de notre armée, de vous regarder dans le miroir de votre âme et de votre conscience et d’agir pour stopper les tueries.
Agir pour préserver notre pays de pogroms intercommunautaires. Agir pour rétablir la paix et la concorde. Agir pour redonner à notre Constitution ses lettres de noblesse.
- Alassane Ouattara n’est plus le président de la République de Côte d’Ivoire. Cela est indéniable. Ayant épuisé son deuxième et dernier mandat, il ne peut plus exercer les charges et la fonction de chef de l’État. Il s’agit pour vous, dans l’honneur et la dignité, de mettre un terme au spectre de la guerre civile qui menace notre pays.
Pour terminer, j’appelle toutes les forces vives de la nation, les jeunes, les femmes, toutes les couches de notre beau pays balafré et assassiné, à se lever. Nous devrons poursuivre la désobéissance civile avec plus de détermination, dans nos villes et villages, afin de faire respecter la volonté de la grande majorité des ivoiriens.
Chers concitoyens, Chères Concitoyennes,
Entre l’oppresseur et le peuple opprimé, il nous faut choisir. Et ce choix, c’est maintenant. Personne ne peut prétendre aimer la Côte d’Ivoire plus que l’Ivoirien. Personne ne viendra nous libérer à notre place. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes pour vaincre ou périr. Et nous vaincrons car nous avons la vérité et Dieu avec nous.
Que DIEU bénisse la Côte d’Ivoire
Je vous remercie
Soro Guillaume Kigbafori