Au Brésil, le parti des Travailleurs de l’ancien président Lula et plusieurs mouvements de gauche ont déposé une demande de destitution du président Jair Bolsonaro. Mais celui-ci aurait déjà pris ses précautions.
Le président d’extrême droite est accusé de crime de responsabilité, d’attentat contre la santé publique et de mise en danger de la vie du peuple brésilien pour sa conduite qualifiée « d’irresponsable » dans la lutte contre le Covid-19.
Au pouvoir depuis près d’un an et demi, Jair Bolsonaro a adopté un mélange de politiques sécuritaires et conservatrices. Mais c’est surtout depuis l’apparition du coronavirus que son style polémique a choqué nombre de Brésiliens, notamment lorsqu’il en a minimisé le danger.
Sa présence lors de manifestations anti-démocratiques, qui réclamaient la fermeture du Congrès et le retour des militaires au pouvoir, est également critiquée par les auteurs de cette demande de destitution.
C’est le président de la Chambre des députés, Rodrigo Maia, qui doit décider s’il donne suite à cette demande. Mais les chances d’aboutir au départ de Jair Bolsonaro sont limitées, comme l’admet l’ancienne présidente de gauche Dilma Rousseff, elle-même destituée en 2016. « Je ne pense pas qu’il y ait un nombre suffisant de députés pour voter en faveur de la destitution », a-t-elle déclaré. Jair Bolsonaro s’est en effet assuré le soutien de petits partis de droite au cours des dernières semaines, afin d’obtenir une minorité de blocage au Congrès.
Par Martin Bernard