Reporté suite à une requête de la procureure Fatou Bensouda pour cause du COVID-19, le procès en appel de l’ancien Président Laurent Gbagbo et de son compatriote Charles Blé Goudé est prévu pour se tenir du 27 au 29 mai 2020, selon la volonté des juges de la Chambre d’appel de la Cour Pénale internationale (CPI) basée à La Haye au Pays-Bas.
Mais voilà que ces juges de la CPI et les avocats de la défense de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé sont à couteaux tirés. Selon de bonnes sources, les juges de la Chambre d’appel voudraient que le procès, qui doit démarrer le 27 du mois en cours, se tienne par vidéoconférence. Ce à quoi les avocats de la défense s’opposent fermement.
De fait, pour la tenue de ce procès en appel, les Conseils de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé ont été informés par la Chambre d’appel qu’ils avaient jusqu’au 22 mai 2020 pour déposer leurs écritures et répondre à une série de questions en vue de l’audience qui s’ouvre le 27 mai. Les avocats de la défense, dont la majorité résident actuellement dans leurs pays respectif s (Côte d’Ivoire, France, Belgique etc.), ont évoqué leur présence effective à cette audience au regard des restrictions voire interdictions des déplacements entre les pays en raison de la pandémie à coronavirus.
« Ils veulent liquider cette affaire »
C’est alors que le Greffe du Tribunal de la CPI entre en contact avec les Conseils de Gbagbo et Blé Goudé pour leur demander d’envoyer les noms de trois avocats par équipe, avec lesquels ils vont tenir l’audience qui démarre le 27 mai. Et le Greffe de la CPI d’indiquer que ces équipe (de la défense et de la Procureure), ainsi choisies, resteront sur place là où elles se trouvent et que ce procès en appel se tiendra finalement par vidéoconférence.
Ce à quoi Maître Ndri Claver et son groupe d’une part, et Maître Altilt Emmanuel et son équipe, d’autre part, s’opposent. « On ne peut pas organiser une audience qui ne respecte pas les droits de nos clients. Une audience pénale, c’est lourd, ce n’est pas de l’amusement. Elle doit être organisée comme habituellement, nous avons besoin de la présence de nos clients. Mais ils ( les juges de la Cour d’appel) sont décidés, ils veulent tenir cette audience. Je crois qu’ils veulent liquider cette affaire. Nous n’accepterons pas cela », a prévenu Maître Ndri Claver, lorsque nous l’avons joint jeudi 7 mai 2020.
L’avocat de Charles Blé Goudé dénonce des ‘’conditions inacceptables’’ dans lesquelles les jugent de la Chambre d’appel de la CPI veulent tenir l’audience prévue du 27 au 29 mai 2020. Affaire à suivre…
Par André SELFOUR