En attendant la confirmation des résultats du scrutin présidentiel le 19 janvier prochain, l’Autorité nationale des élections (ANE) a déclaré le président sortant vainqueur de la présidentielle centrafricaine, avec 53,92% des voix. Au grand dam de l’opposition qui invoquait les nombreuses perturbations pour exiger l’annulation du scrutin.
Selon les résultats provisoires de la présidentielles du 27 décembre 2020 annoncés lundi dernier par l’Autorité nationale des élections (ANE), Faustin-Archange Touadéra est réélu à la tête de la République Centrafricaine pour un nouveau mandat de 5 ans. Il est déclaré vainqueur au premier tour avec 53,92% des voix au terme du scrutin couplé présidentiel – législatives de décembre dernier. Des résultats immédiatement contestés par plusieurs candidats de l’opposition dont Anicet-Georges Dologuélé, Martin Ziguélé et Mahamat Kamoun qui, dans un document, dénoncent des antidémocratiques telles que les « bourrages massifs d’urnes », les « tentatives d’intimidation des électeurs » et les « achats de votes ». Selon plusieurs observateurs présents au moment du vote, ces élections ont fortement été perturbées par la crise politico-militaire qui s’est accentuée avec la fusion de plusieurs groupes armés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
L’actions de ces forces belligérantes qui occupent une grande partie du territoire s’est ressentie sur le vote dans plusieurs localités où le matériel électoral a été saccagé, empêchant l’élection de se tenir. La CPC réclamait la suspension du processus électoral et la mise en place d’une concertation nationale.
Le gouvernement de Bangui, dont les forces loyalistes sont soutenus par la Mission des Nations unies (Minusca) et des renforts venus de Russie et du Rwanda, voit derrière les affrontements qui ont éclaté lors du scrutin, la main de l’ancien président François Bozizé.
De leur côté, les partisans de l’ex-chef d’Etat accusent le gouvernement de mener une chasse aux sorcières contre celui-ci, les cadres de son parti, le Kwa Na Kwa et les membres de son ethnie, les Gbayas. Le parti présidentiel, lui, réfute ces accusations, le parquet ayant ouvert lundi dernier une enquête contre François Bozizé « par rapport aux faits de déstabilisation et des rébellions en cours ».
Serge YAVO