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GAGNOA/SOUS-PREFECTURE DE SERIHIO
Une affaire d’orpaillage clandestin secoue un village, la destitution du chef réclamée

Le village de Valoua dans la région de Gagnoa est sur le pied de guerre. Une affaire d’orpaillage clandestin secoue cette paisible bourgade, située dans la sous-préfecture de Serihio, sur l’axe Gagnoa-Gueyo.  Les habitants sont non seulement mécontents mais s’indignent de l’implication de leur chef de village dans cette activité illégale, interdite par les autorités ivoiriennes.

Au dire des villageois, Séaba Okoubi Aaron leur chef de village n’est pas étranger à cette pratique. Il a tout orchestré pour que cette exploitation illégale de l’or se fasse sur les terres de Valoua, au mépris des habitants et des us et coutumes de cette localité, selon M.G, un cadre de ce village.

« Vers la fin du mois d’octobre 2021 Monsieur Séaba Okoubi Aaron par le truchement de son notable Gohi Djourou Mathurin prend attache avec un groupe d’orpailleurs clandestins. Le 11 novembre, à la tête d’une délégation, Séaba Okoubi Aaron se rend à Tanda. Contre toute attente, quelques heures après leur arrivée, le chef demande à rentrer. Toutes les tentatives pour l’en dissuader restent vaines. Il insiste pour rentrer. Entre temps,  il recevra plusieurs appels téléphoniques », explique un jeune du village sous le couvert de l’anonymat.

« La semaine qui a suivi, et à la faveur des obsèques de notre matriarche Sapaguehi l’on remarque la présence suspecte de personnes étrangères dans la maison de l’oncle du chef juste en face de sa résidence . Renseignements pris ce sont des orpailleurs qui se rendent au bord du fleuve,  la Davo. Joint au téléphone, Monsieur Gohi Djourou Mathurin nous confirme la triste nouvelle le 25 novembre, mais précise qu’ils y sont juste pour une prospection », poursuit-il.

Face à cette situation qui représente une menace pour Valoua, certains habitants décident de joindre le Chef Séaba Okoubi, mais toutes ces tentatives demeurent  vaines, et c’est alors que la décision est de prévenir le sous-préfet est prise.

« Plusieurs tentatives pour joindre Monsieur Séaba Okoubi Aaron sont restées vaines. Nous sonnons l’alerte à travers une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Rien n’y fit. L’activité d’orpaillage continua de plus belle », déclare-t-il avant de poursuivre : « Livrée à son triste sort et face au danger que représente ce phénomène, et après avoir constaté la présence d’un liquide visqueux à la surface du fleuve,  la Davo et surtout suite à deux jours de pêche infructueuse du jamais vu, la jeunesse de Valoua dans toutes ses composantes décident de se rendre sur le site pour déloger les criminels de nos terres. Face à la complicité avérée du chef et de sa notabilité qui ont offert gîte et couverts à ces criminels la jeunesse prononce un discours de destitution du Chef Séaba Okoubi Aaron sur la place publique du village. Des séquences vidéos ont été largement diffusées à cet effet »’ s’est-il indigné

Afin de mettre fin à cette activité illégale, le matériel des orpailleurs est saisi. Informé, le sous-préfet se rend sur place afin de mesurer l’ampleur de la situation.

« Le lendemain samedi, soit le 03 décembre, la présence d’un véhicule de type 4×4 attire l’attention et ravive le courroux de la population quand le chef des orpailleurs arrive au village. Rapidement,  le Sous-préfet est informé. Il se déplace en personne pour constater les faits. Au cours de cette réunion, la population réclame la démission du chef Séaba Okoubi Aaron. Ainsi, dans l’optique d’éviter une humiliation au chef l’assemblée propose une médiation et désigne un comité de sages afin de mener à bien les discussions  et obtenir le départ négocié du chef.

 

Le sous-préfet ayant pris acte de cette décision a  appelé au calme les populations tout en martelant que l’orpaillage clandestin est interdit en Côte d’Ivoire et que tout contrevenant aux dispositions légales en la matière s’exposait à la rigueur de la Loi.. Rendez-vous fut pris pour le lundi à la sous-préfecture. Le lundi 05 décembre, sur convocation du Sous-préfet, accompagné du Commandant de la Brigade de Gendarmerie de Gagnoa le porte-parole de la population indignée égrène un chapelet de griefs et rappelle le vœu de voir partir de la tête de la chefferie de Valoua ce groupe de marchands de la mort qui nous ont dépouillé et comme pour nous achever nous sert à présent des orpailleurs malfaisants », a-t-il relaté.

 

Destitution du chef réclamée

 

Il trouve inconcevable qu’un chef de village mette la vie des personnes qu’il est censé protéger  en danger.

« Etre chef signifie-t-il propriétaire du village pour décider contre la volonté de la population de l’installation d’orpailleurs clandestins dans le village ? Au regard du discours à la nation du chef de l’Etat Son Excellence Alassane Ouattara, l’orpaillage clandestin est classé menace terroriste. Dès lors, le sous-préfet de Sériho peut-il maintenir à son poste le chef de Valoua qui a hébergé des terroristes et leur a offert les clés du village ? », s’est-il interrogé.

Pour en savoir plus sur cette affaire, nous avons contacté les autorités préfectorales pour donner de plus amples informations sur ces faits. Elles ont promis réagir dans les jours qui viennent en accord avec leur hiérarchie.

Toutefois, selon des indiscrétions proches de la sous-préfecture, dès qu’il a été informé par les jeunes du village, Monsieur le Sous-préfet de Sérihio, s’est rendu sur les lieux le vendredi 02 décembre 2021. Constatant les faits, il a séance tenante instruit la Gendarmerie afin d’arrêter les auteurs de ces actes dans le but de faire la lumière sur ces évènements. Bien heureusement, un des orpailleurs a été appréhendé et déféré devant les Tribunaux et leur matériel saisi. La procédure judiciaire suit son cours. Quant au Chef du village de Valoua suspecté, une procédure disciplinaire entamée par les autorités préfectorales serait en cours contre lui.

 

D’après une  correspondance particulière de

Auguste Gnalehi

 

 

 

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