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RUSSIE/PLUS DE 3 ANS DE PRISON POUR NAVALNY : Interpellations massives de ses soutiens, la « libération immédiate » de l’opposant exigée par l’Occident

L’opposant russe, Alexeï Navalny, restera en prison (Photo DR)

 

 

Ce mardi 2 février, l’opposant russe Alexeï Navalny s’est vu infliger une peine de 3 ans et demi de prison par le tribunal de Moscou, sa condamnation la plus longue depuis qu’il a des démêlés avec les autorités de son pays. Avant celle-ci, il avait toujours été maintenu durant des jours ou des semaines derrière les barreaux.

Cette condamnation révoque de facto le sursis d’une précédente condamnation dont il a écopé dans une affaire datant de 2014. Le tribunal lui reproche d’avoir violé son contrôle judiciaire en ne se présentant pas aux autorités comme il devrait le faire dans le cadre de son sursis.

Alexeï Navalny avait lié son absence à son traitement en Allemagne consécutif à son présumé empoisonnement en août dernier. Lors de son procès qui s’est déroulé sous haute surveillance policière, M. Navalny a accusé les autorités russes de tenter de faire peur aux populations et le président Vladmir Poutine d’être le principal commanditaire de son empoisonnement.

« Le plus important dans ce procès est de faire peur à une quantité énorme de gens. On en emprisonne un pour faire peur à des millions. Vous ne pourrez pas emprisonner tout le pays ! « , s’est-il exprimé depuis le banc des accusés.

Sa défense a assuré qu’elle fera appel de cette condamnation et qu’elle ira même devant les juridictions internationales comme la Cour européenne pour faire valoir les droits de son client.

Comme il fallait s’y attendre, les soutiens à Alexeï Navalny ont réagi à ce verdict par des manifestations de rue spontanées dans la soirée de mardi. Malgré l’imposant dispositif policier, les manifestants ont bravé les interdictions et répondu à l’appel à manifester pour  dénoncer cette condamnation et exiger la libération de l’opposant de 44 ans.

Selon des médias locaux, ces manifestations ont été violemment réprimées, et ce sont plus d’un millier de personnes qui auraient été interpellées. Citée par lci.fr, l’Ong OVD-INFO, spécialisée dans le suivi des protestations, apprend que ce sont plus de 1050 manifestants qui avaient été interpellés avant minuit.

Les pays occidentaux se dressent contre Moscou

Les capitales occidentales, de Washington à Paris, en passant par Londres, Berlin et Bruxelles, ont toutes fait savoir leurs préoccupations à l’annonce de la condamnation d’Alexeï Navalny, et ont réclamé « sa libération immédiate ».

La Maison Blanche a exprimé sa « profonde préoccupation » après la condamnation de l’opposant et appelé le Kremlin à le libérer « immédiatement et sans conditions ».

Le président Emmanuel Macron a jugé « cette condamnation inacceptable ». « Le respect des droits humains comme celui de la liberté démocratique et des règles de la démocratie ne sont pas négociables », a martelé le dirigeant français sur son compte Tweeter.

Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères a, quant à lui, qualifié la peine de prison infligée à Alexeï Navalny de « coup sévère  » porté à l’Etat de droit en Russie.

Boris Johnson, Premier ministre britannique, a dénoncé un verdict « d’une pure lâcheté « , quand son ministre des affaires étrangères, Dominic Raab, a déclaré dans un communiqué que « le Royaume-Uni appelle à la libération immédiate et sans conditions d’Alexeï Navalny et de tous les manifestants pacifiques et journalistes arrêtés ces deux dernières semaines « .

Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, qui débute une visite à Moscou ce 4 février, s’est pourtant prononcé sur le dossier Navalny, indiquant son intention de rencontrer l’opposant. « Ce qui se passe en Russie est inacceptable, le traitement infligé à Navalny est inacceptable et M. Borrell souhaite aborder ces sujets avec ses homologues russes », a déclaré son porte-parole Peter Stano.

Toutes les voix du monde occidental qui se sont élevées pour condamner l’emprisonnement à trois ans et demi de prison d’Alexeï Navalny ont ravivé les tensions avec Moscou qui les a assimilées à de l’ingérence.

Serge YAVO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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