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Présidentielle 2020/Jean-Louis Billon, catégorique: «Si c’est verrouiller, nous allons déverrouiller, si c’est bloquer, nous allons débloquer, si c’est caler, nous allons couper et décaler».

Présidentielle 2020/Jean-Louis Billon, catégorique: «Si c’est verrouiller, nous allons déverrouiller, si c’est bloquer, nous allons débloquer, si c’est caler, nous allons couper et décaler».

«Appel sur l’actualité » rendez-vous des auditeurs de RFI pour cette émission Juan Gomez a réuni le 25 avril 2019, Touré Mamadou, Billon et Alain Lobognon. Ci-dessous des extraits de ce rendez-vous.

Sur le thème : « 2020, vers des élections apaisées ?’ ».
Premier auditeur sur l’affaire ‘’C’est bouclé, c’est géré…’’des dirigeants du Rhdp et interroge : « Qui boucle, qui gère ? Je suis traumatisé. Est-ce que ma voix va porter. Si je vote oui, est-ce que ça ne sera pas non, si je vote non, est-ce que ça ne sera pas oui ? » Belle introduction pour donner a parole aux invités du jour.
Touré Mamadou, le premier, la parole : « Lorsque nous disons que c’est boucler, c’est géré, c’est au regard des résultats des élections locales. C’est bouclé, c’est géré avec la majorité des Ivoiriens qui ont pris une option, aujourd’hui pour le Rhdp », clarifie Touré Mamadou, qui ajoute : « Mais, je peux vous rassurer, que jamais – et parce que cela est contraire à la philosophie du président Ouattara – jamais il n’y aura d’actes anti-démocratiques qui remettent en cause le processus de stabilité et de cohésion ».
Réplique de Jean Louis Billon : « 2018, ce n’est pas 2020. 2020, c’est une élection présidentielle, ce n’est pas une élection locale. Je le répète, si vous croyez qu’en 2020 c’est géré et c’est calée, vous allez en face d’une immense déception. Quelque que soit le candidat qu’ils vont mettre en face nous allons le gagner et le battre à plate-couture. Si c’est verrouiller, nous allons déverrouiller, si c’est bloquer, nous allons débloquer, si c’est caler, nous allons couper et décaler ».

Sur un 3ème mandat … et l’âge de Bédié
Un autre auditeur, intervenant, lance un cri du cœur au président de la république, Alassane Ouattara et l’invite à « résister au démon d’un 3ème mandat ». L’auditeur poursuit pour demander au président Ouattara de donner l’exemple afin surtout empêcher Bédié et Gbagbo de se présenter et d’éviter « une copie du match de 2010 », c’est-à-dire une répétition du scénario de la crise post-électorale de 2010.
Sur la question du 3ème mandat de Ouattara, la réaction de Mamadou Touré est spontanée. Le ministre rappelle les engagements du chef de l’Etat pour le passage du flambeau à une nouvelle génération. Mais, il rappelle aussi cette réserve du tenant actuel du pouvoir, qui dit que, tout en ayant cette position de principe, l’une des inquiétudes, c’est la quiétude, c’est la paix. Aussi, sa décision finale, il ne la prendra qu’en 2020 en fonction de l’évolution de la situation interne. « C’est une invitation à cette génération politique qui veut monter. Montrez-vous suffisamment responsable pour vous voir relayer, déléguer le pouvoir. Ne mettez pas en cause la stabilité du pays. Le président Ouattara a à cœur de transmettre le pouvoir à une nouvelle génération de façon démocratique », interpelle le porte-parole adjoint du Rhdp, qui rebondit sur la suggestion de l’auditeur, en ce qui concerne l’empêchement des candidatures des autres vétérans Bédié et Ouattara et souligne: « Il (le président de la République) croit fondamentalement que pour la démocratie, tous ceux qui souhaitent être candidats puissent se présenter ».
Ces positions affichées du ministre Touré, son prédécesseur au gouvernement, Alain Lobognon, est loin de les partager. Le partisans et proche de Guillaume Soro renchérit presqu’aussitôt. « Il est important de demander au ministre Touré de relire ses archives. Au moment du débat constitutionnel, ceux qui demandent à M. Ouattara d’être candidat disaient aux Ivoiriens que dans tous les cas il n’est pas éligible. Effectivement, il n’est pas éligible pour un 3ème mandat pour la simple raison que la disposition ancienne de l’article 35, alinéa 1 a été cette disposition qui a été reconduite dans la nouvelle constitution. Maintenant, que certains veuillent se cacher derrière le président Ouattara pour dire qu’ils vont conserver le pouvoir, libre à eux de choisir leur candidat, mais nous avons notre candidat, et notre candidat ira à cette élection ».
Quid des 85 ans d’Henri Konan Bédié et des ambitions à venir. Jean Louis Billon pense que l’âge de son mentor ne pose aucun problème dans son parti. Ce, d’autant plus qu’il garantit la présidence et le maintien du Pdci-Rda qu’il y en a, souligne-t-il, qui ont voulu l’éteindre. Pour le reste, l’ex-ministre du Commerce rassure : « Nous irons en convention où nous allons choisir librement notre candidat pour 2020. On ne s’occupe pas des autres partis », répond-il sur une indexation du modérateur demandant si le Pdci attendrait de connaitre la position du président de la République, Alassane Ouattara pour 2020, avant de se décider. Sur la question, Mamadou Touré remet encore le couvert sur les positions de son mentor. Il rappelle les réponses du chef de l’Etat à Mo Ibrahim, il y a quelques semaines quand il estimait, sur le sujet relatif à sa volonté de rempiler, qu’à partir d’un certain âge, on apporte moins à son pays, et qu’il faut passer la main à une jeune génération. Surtout, s’en enorgueillit, Mamadou Touré, qui invite ses interlocuteurs à regarder les têtes au Rhdp pour comprendre que c’est le parti qui fait le plus la promotion de la jeunesse présentement.

Alain lobognon se plaint
… et Alain Lobognon, député et proche de Guillaume Soro.

En tout état de cause, Guillaume Soro, à 46 ans aujourd’hui, sera au rendez-vous de 2020, annonce son ancien ministre des Sports «si les conditions sont réunies pour qu’il y ait une élection transparente, juste, démocratique et apaisée ».

Retour de Gbagbo
Devrait-on s’attendre, non seulement au retour au pays, mais aussi, sur la scène politique de Laurent Gbagbo ? Réponse sans détour du ministre Lobognon. « Laurent Gbagbo doit rentrer en Côte d’Ivoire. Il est Ivoirien, et la Constitution ivoirienne interdit qu’on maintienne en exil un Ivoirien. Depuis 2017, nous appelons au retour des exilés. M. Laurent Gbagbo a été libéré. Nous pensons que le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour son retour en Côte d’Ivoire pour amorcer le dialogue ». Renchérissement de Mamadou Touré, sans réserve : « Cette position d’Alain Lobognon et de son leader n’a été affichée que lorsqu’ils ont eu des ambitions présidentielles. Ce qui ne les rend pas crédibles. Ceci étant, le gouvernement estime que le sort de Laurent Gbagbo est encore pendant à la Cour pénale internationale. Nous avons pris note de cette procédure. Il faut aller la procédure à son terme, et après cette procédure, il reviendra à Laurent de décider de ce qu’il veut faire, et s’il décidait de retourner en Côte d’Ivoire, qui est son pays, il en parlera certainement avec son frère, Alassane Ouattara ».
Sur ce sujet, l’émission tire vers sa fin, toujours sur les divergences de ses invités du jour. Pour Jean Louis Billon, des élections crédibles et apaisées, c’est possible. Il suffit de le vouloir et de s’y mettre et, optimise-t-il « il est encore temps, malgré les différences actuelles, d’obtenir ces élections apaisées et crédibles, car la crédibilité de ces élections va déterminer la réussite du futur président et tous les enjeux pour la jeunesse ivoirienne, à partir de 2020, pourront se jouer normalement ».
Pour ce faire, Alain Lobognon propose ce qu’il faut. A savoir, rassurer les Ivoiriens, avec un nouveau code électoral, de nouvelles cartes d’identité, une nouvelle liste électorale, des organes comme la Cei et le Constitutionnel autonomes, etc. Assurance de Touré Mamadou. « Le président de la République et le gouvernement ont à cœur de créer l’environnement et les conditions nécessaires pour des élections apaisées en 2020. (…).Mais, au-delà de ce qu’il faut, c’est beaucoup de responsabilité de notre part. Il nous faut être des acteurs politiques responsables, parce que nous le devons à cette jeunesse-là », conclut le porte-parole du Rhdp, qui rappelle les discussions entamées sur la Cei pour sa réforme notamment sa composition, l’existence d’un nouveau code électoral et la sécurité normalisée actuellement.
Source : rumeursdabidjan.net

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