Réconciliation nationale, les chefs traditionnels du Gôh au député Guikahué: «Ne décevez pas le président Bédié et ne nous décevez pas non plus, Gagnoa veut la paix»

Réconciliation nationale, les chefs traditionnels du Gôh au député Guikahué: «Ne décevez pas le président Bédié et ne nous décevez pas non plus, Gagnoa veut la paix»

Le secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Maurice Kakou Guikahué, par ailleurs député de Gagnoa sous préfecture, a sollicité, en tant que député de la Nation, dimanche 1er septembre, la bénédiction de la chefferie de la région du Gôh avant d’entamer une tournée de réconciliation nationale à travers le pays. Il a fait le compte-rendu de ses visites à Laurent Gbagbo à Bruxelles et à Blé Goudé à La Haye. «Les présidents Bédié et Gbagbo sont pour la réconciliation des Ivoiriens. Ils nous ont mis en mission Assoa Adou et moi pour réconcilier tout le monde en Côte d’Ivoire», a dit le numéro 2 du Pdci avant d’indiquer sa démarche.
«Avant de bouger, il faut d’abord que je demande à vous mes parents du Goh, à vous les chefs traditionnels, la bénédiction», a indiqué le Pr Kakou Guikahué devant plus d’une centaine de chefs traditionnels venus des départements de Gagnoa et d’Oumé.
Il a révélé à ces têtes couronnées que « les choses vont s’accélérer » avec de nombreuses délégations du PDCI et de son allié, le FPI, dans les villages, pour booster la réconciliation nationale entre toutes les populations.
« Si aujourd’hui, Bédié se rend compte qu’il aurait dû soutenir son petit-frère en 2010 et que Gbagbo a compris qu’il aurait dû soutenir son grand-frère en 1999, c’est une bonne chose », a déclaré Guikahué, assurant que le FPI et son parti iront à la réconciliation en faisant fi du passé.
Venus, ce dimanche 1er septembre dernier de tous les départements de la région du Gôh (Gagnoa et Oumé), les chefs invités par le député Maurice Kakou Guikahué, élu de la circonscription électorale de Gagnoa sous-préfecture, avaient à leur tête, le chef des chefs, Gbizié Lambert, 2e vice-président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire.


A cette rencontre qui avait pour cadre, la salle d’audiences de la chefferie de Gagnoa dite: salle « Bonweli » ou la salle de la « paix », les gardiens de la tradition ont également pris la parole pour situer leur engagement pour la réconciliation en Côte d’Ivoire. Le chef Gadji Joseph, président de la Chambre départementale des rois et chefs traditionnels de Gagnoa, désigné porte-parole des chefs, s’est adressé au député qui les avait invités: «Honorable député, cher fils, les chefs traditionnels de la région du Gôh me chargent de te dire merci. Merci pour ce geste hautement familial. Le président Henri Konan Bédié t’a confié une mission et les chefs de la région du Gôh sont honorés que ce soit notre fils, notre frère que le président Bédié ait choisi pour lui confier cette mission hautement stratégique. Si vous voyez le président Bédié, dites lui merci de notre part, que les chefs de Gagnoa sont honorés et lui disent merci pour le choix qu’il a opéré sur l’ensemble des hauts cadres du Pdci. On vous a choisi, pour nous, c’est une fierté. On n’a pas choisi n’importe quel enfant de Gagnoa, on a choisi Maurice Kakou Guikahué. Ne décevez pas la confiance que le président Bédié a placée en vous. Vous êtes venu ce matin nous informer, ne nous décevez pas non plus. Nous commençons une nouvelle ère, vous l’avez dit, vous vous inscrivez dans la réconciliation, nous les chefs, la 3ème constitution de la République de Côte d’Ivoire, donne mandat aux chefs de travailler sur la réconciliation et la paix. Parce que sans réconciliation, il n’y a pas de paix, sans paix, il n’y a pas de développement. Donc, la Constitution nous demande d’agir pour la paix. Vous venez nous présenter un tableau qui va dans le sens de la réconciliation. Nous nous inscrivons dans la réconciliation. Nous disons que Gagnoa jusqu’à Oumé, pour ne pas dire la région du Gôh, nous sommes disposés à aller dans la paix, vers la paix qui est une quête quotidienne. Mais comme les dents dans la bouche, mordent de temps en temps la langue, dans cette quête de paix, il peut avoir quelques petits problèmes. Mais sur le fonds sachez que les chefs de la région du Gôh sont disposés à vous accompagner pour la paix en Côte d’Ivoire. Nous le disons souvent dans les réunions de Gagnoa, auxquelles nous sommes conviés. Nous disons que c’est parce que Gagnoa veut la paix, Gagnoa travaille pour la paix que la Côte d’Ivoire est apaisée. Puisque Laurent Gbagbo, c’est notre frère. C’est lui qui est à La Haye. C’est notre fils. Si nous nous attachions à nos émotions, tous les jours, on allait être dans la rue, tous les jours, on allait se battre. Mais on se bat à Gagnoa, à Duékoué, ils vont se battre, à Man, ils vont se battre, à Agboville, ils vont se battre. Parce que nous avons nos frères là-bas qui sont d’accord avec nous. Mais, nous, nous voulons désormais aller vers le développement. Nous ne sommes pas pour les palabres, nous voulons êtres arrimés à la République. La République doit apporter le développement, donc, nous nous inscrivons dans la paix et dans le développement. C’est pour cela qu’au nom des chefs de la région du Gôh, je prends la parole parce qu’on m’a mandaté pour dire ce que je viens de dire. Vous pouvez compter sur nous… ».


Le député Kakou Guikahué a également fait d’autres doléances. Notamment, rencontrer une prochaine fois tous les chefs des communautés non autochtones qui habitent la région du Gôh pour leur passer aussi le message. Suivie d’une grande réunion ouverte à toutes les communautés (autochtones, allochtones, allogènes) avant qu’il puisse aller dans d’autres contrées prôner la réconciliation. Le chef Gbizié Lambert, chef des chefs de la région du Gôh a donné l’autorisation à Guikahué pour mener « les actions de réconciliation au niveau local et au niveau national». Il a ajouté que « nous chefs traditionnels depuis la loi de 2014, sommes neutres au plan politique. Nous avons en face de nous, nos enfants, animateurs de partis politiques. Nous devons collaborer avec eux, sans parti pris. Mais notre mission principale, c’est la paix, la réconciliation. De tout temps, c’est ce que le chef traditionnel est appelé à faire. Vous venez donc de nous dire que vous êtes en train de prendre des dispositions pour ramener la réconciliation dans le pays. Vous êtes béni, allez-y au nom de vos parents là où vous devez aller dans la paix, que Dieu vous bénisse».
Gilles R. Omaël et D.S à Gagnoa

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