Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’est plus le Premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC). Par le truchement d’une motion de censure déposée le 22 janvier par le député votée Chérubin Okende, de la plateforme Ensemble pour le changement, de Moïse Katumbi, le président Félix Tshisekedi s’est payé la tête de celui qui faisait office de dernier rempart de la majorité détenue par l’ancien chef d’Etat Joseph Kabila.

Le texte de la motion de censure a été approuvé par 367 députés sur les 382 présents à l’ouverture de la séance plénière qui a enregistré l’absence du Premier ministre. Sylvestre Ilunga Ilunkamba a toutefois adressé, en guise de défense, mercredi 27 janvier, une lettre au président du bureau d’âge de l’Assemblée nationale. « La quasi-totalité des 52 réunions du Conseil des ministres ont été présidées par le président de la République, lequel donnait des orientations sur bon nombre de dossiers au titre de communications », se défend-il, dénonçant une « manœuvre politicienne sans fondement factuel et au mépris des exigences de l’État de droit ».

Les députés pro-Kabila ont tenté en vain de bloquer les travaux en plénière. Ils fustigeaient un abus de pouvoir du Bureau d’âge présidé par Christophe Mboso qui, selon eux, outrepassait ses compétences en procédant à l’examen de la motion de censure.  « Le Premier ministre ne vient pas répondre au bureau d’âge, il vient répondre à la plénière », a, pour sa part, réagi le président du Bureau d’âge.

La destitution du Premier ministre par l’Assemblée nationale est un nouvel épisode dans la crise politique que vit la RDC. Elle est surtout un coup porté par Félix Tshisekedi qui veut, coûte que coûte, s’adjuger la majorité et réduire l’influence et la mainmise de l’ancien président Joseph Kabila sur la gestion des affaires publiques.

Selon la Constitution, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a désormais vingt-quatre heures pour remettre sa démission et celle de son gouvernement au président Félix Tshisekedi.

Flaure ABOLE avec BBC.com