Guikahué (Pdci) fait des révélations sur Duncan, Siandou, N’doli… et conclut: «Révoltons-nous en 2020, la victoire est un impératif catégorique et nous le pouvons»

Guikahué (Pdci) fait des révélations sur Duncan, Siandou, N’doli… et conclut: «Révoltons-nous en 2020, la victoire est un impératif catégorique et nous le pouvons»

Le chef du Secrétariat exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) était face aux militants de son parti à Daoukro, samedi 24 et dimanche 25 aout à Abengourou. C’était dans le cadre de ses tournées dans les 6 zones politiques. Après donc les zone Sud à Abidjan, zone Ouest dite zone Zadi à Daloa et la zone ouest montagneux à Duekoué, il s’est rendu dans les zones Centre et Est. Ces deux dernières rencontres ont vu la mobilisation extraordinaires des membres des instances évalués à plus de 3000 à Daoukro et 2000 à Abengourou.
Après avoir livré la feuille de route du personnel politique de terrain (les diligences et les stratégies pour la victoire en 2020) de tout le Centre du pays réuni à Daoukro et de l’Est réuni à Abengourou, et en attendant la zone Nord le 31 aout prochain, le Secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda, Pr Maurice Kakou Guikahué, s’est prononcé sur l’actualité sociopolitique en Côte d’Ivoire.

Bédié a eu raison, il aura encore raison
(…) Le président Bédié a interpellé le gouvernement et il a fait des recommandations. Il a dit que je voudrais inviter le gouvernement à la fermeture des sites d’orpaillage clandestin. Quand le 15 juin, il a parlé de l’orpaillage, les gens se sont levés partout avec des communiqués, le menaçant même d’arrestation etc. Tout le monde s’y est mis même jusqu’au sommet de l’Etat. Quelques jours après, le ministre Jean Claude Kouassi qui était ministre des Mines est devenu ministre des orpailleurs clandestins. Il n’y a plus de jour sans qu’il parle d’orpaillage clandestin. C’est devenu son travail. Quand vous avez dans un pays quelqu’un d’un certain âge qui a été fonctionnaire, ambassadeur, ministre, président de l’assemblée nationale, maire, président de la République, quand il dit quelque chose, il faut réfléchir avant d’agir. Donc, le président Bédié a eu raison. Deuxièmement, il a dit, il faut désarmer, ensuite, il faut régler les conflit fonciers en s’appuyant sur la loi de 98. Et il a dit qu’il faut lutter contre la fraude sur la nationalité. Ils ont dit, le président Bédié est devenu xénophobe. Mais je dis encore, vu l’âge et l’expérience du président Bédié, quand il dit quelque chose, il faut écouter. Ça n’a même pas duré. 12 jours après, l’ancien haut-parleur en panne du Pdci, que le Rdr a pris pour faire sa sono, est parti s’asseoir devant le monde entier pour dire, ‘’oui nous au Rhdp, on n’a pas peur, on fait recenser les étrangers pour augmenter notre électorat’’. Bédié a eu raison encore. Bédié a proposé la prorogation de deux ans des cartes nationales d’identité qui arrive à expiration en juin 2019. En y ajoutant deux ans, ça fait juin 2021. On traversait donc les élections. Quand Bédié a dit ça, le président prend un décret, il proroge d’un an. Donc jusqu’en juin 2020. Mais pensez-vous qu’en 3 mois, quelqu’un peut fabriquer 6 millions de cartes d’identité ? Donc Bédié va avoir encore raison. Quand juin va arriver, Ouattara va augmenter d’un an encore et ça va faire les deux ans. Donc Bédié aura encore raison.

La victoire en 2020, c’est un impératif catégorique
Avant le dernier bureau politique, le président Bédié a reçu tous les délégués le 22 juin à Abidjan. Il leur a rappelés les activités prioritaires et il leur a dit : en 2020, nous n’allons pas aux élections, en 2020, nous allons prendre la présidence. C’est deux choses, parce que si on te dit : on va aller participer aux élections, la façon de se préparer n’est pas la même chose que quand on dit qu’on va aller prendre la victoire. Donc, les délégués savent que 2020, ce n’est pas pour aller s’amuser, c’est pour aller ramener la victoire. C’est un impératif catégorique et nous le pouvons. En 2010, on a fait élire le Rdr, en 2015, on a fait élire le Rdr. Mais quel est ce parti qui fait élire les gens? Si tu sais faire élire quelqu’un, c’est que tu peux te faire élire toi-même. Donc, au lieu d’aller donner la victoire cadeau, on dit cette fois-ci, nous-mêmes, on garde la victoire. Donc, il n’y a pas de problème, on va gagner. Ne vous inquiétez même pas, travaillez seulement…

Soyez solides derrière l’idéologie
(…) Quand on est dans un parti politique, il faut savoir faire la différence entre ce qui est structurel et ce qui est conjoncturel. Le conjoncturel par exemple, en 2015, le président Bédié nous dit : Ouattara n’est pas Pdci, mais il va devenir notre candidat. Ça c’est conjoncturel parce que ça, ça passe. Le structure, c’est quand on dit que le Pdci doit être dissout. Vous voyez la différence ? Le président a dit non ! Parce que là, on touche à l’idéologie. Si le Pdci est dissout, toute votre pensée est dissoute (…). Ici, qu’est ce qui nous unit, c’est le Pdci. Si demain, le Pdci est dissout, c’est comme si on a tué votre façon de pensée. Parce que le parti politique, c’est une façon de voir la vie, c’est le regroupement des personnes, des individus qui ont la même vision et on ajoute la conquête du pouvoir pour l’exercer ou le conserver. Maintenant, les secrétaires de section, vous suivez trop les gens. Il faut être solide derrière l’idéologie. Si le chef dit quelque chose, vous l’analysée. Est-ce que ça va contre l’idéologie du parti ou non. Si aujourd’hui, le Pdci dit : allons-y prendre les armes, vous devez dire non. Parce que vous avez adhéré au Pdci parce que vous n’êtes pas des gens violents. La violence ne vous ressemble pas. Ça c’est une entrave idéologique. Mais si on dit de choisir Seri Bi ou Amoikon Banga, il n’y a pas d’idéologie. A cause de ça, il y a des gens qui quittent le parti ou qui rament à contre courant. Il faut suivre un parti dans la discipline. Vous êtes militants, ça vient de militaire. Tu fais d’abord et tu demandes après.

Duncan, N’doli, Aouélé, Siandou, ne gagneront plus d’élection en Rhdp
Je vais prendre deux exemples qui m’ont frappé. Port-Bouet, Aka Anghui meurt, on cherche quelqu’un. On veut faire une promotion interne. Je dis au président: le petit Siandou Fofana est intéressé. On le prend donc, on l’installe à Port-Bouet, on prépare le terrain. On lui confie tout le monde, secrétaires de section. Il travaille. Aux municipales, il est candidat. Il vient nous voir et il dit : monsieur le président si je porte l’étiquette Pdci, je vais perdre les élections à Port-Bouet. J’ai dit : monsieur le président, quiconque ne va pas porter l’étiquette du Pdci à Port-Bouet ne gagnera pas les élections. Vous voyez, il y a des coins ou le Rhdp ne peut pas gagner. A Aboisso, si demain Aka Aouélé est Rhdp (parce que là, il a été faux Rhdp. Il était Pdci et au dernier moment où il ne nous restait plus de temps pour mener la lutte, il est devenu Rhdp). Demain s’il est vrai Rhdp, on va voir. Bongouanou, Rhdp ne sera jamais élu là-bas. En 2013, je suis allé faire trois jours à Bongouanou pour soutenir Ahoua N’doli, on était camarades, Duncan nous a donné plein d’argent. Duncan est venu à la clôture. Il y a un chef de village qui m’a appelé discrètement. Il m’a dit : moi j’aime ton affaire, mais je te dis que tu es venu perdre ton temps. Ici là, on est Pdci et puis si c’est Fpi, on ferme un peu les yeux. Mais Rhdp, ne peut rien gagner ici. On a fait les élections et on a été étalé. 2018, le même Ahoua N’doli a recommencé en tant que Rhdp, il a été étalé. Donc, il y a des endroits comme ça. Le Pdci est dans le sang. Je reviens au cas de Port-Bouet. Le président fait appel à l’indépendant Emmou Sylvestre. On s’en va sur le terrain, il y a 28 secrétaires de section, 220 présidents de comité de base. 23 des 28 secrétaires de sections virent du côté de Fofana Siandou. Il ne nous reste que 3 secrétaires de section. Je dis qu’à cela ne tienne, rapidement, en ma qualité d’organisateur, j’ai convoqué une réunion de tous les comités de base. Ils étaient 220. Ils m’ont dit que le Pdci va gagner les élections parce que dans les 220 personne n’a bougé. Donc, faites attention avec les bases que vous dirigez. Deuxième exemple : Cocody. 85 secrétaires de section. Je convoque les secrétaires de section et je constate qu’il n’y a que 5 qui soutiennent Jean Marc Yacé. Les autres se sont divisés entre N’gouan Mathias et Koné Colette. On a convoqué les comités de base. 540 présidents, aucun n’a bougé, Yacé a gagné les élections. Donc, secrétaires de section, reprenez votre place sinon les comités de base vont être déçus de vous. Il ne faut pas suivre l’argent, il ne faut pas suivre l’homme, il faut suivre l’idéologie du parti. Si le parti est en faute, il vous appartient d’envoyer des délégations nous expliquer et on va vous écouter. Il y a des ministres, des vice-présidents, qui sont partis. Quelqu’un m’a dit Guikahué, restes tranquilles, on est en stratégie. Je dis mais si tout le monde fait stratégie, il n’y a plus Pdci (…).

Pourquoi la campagne sera facile en 2020
La campagne est facile, l’élection de 2020, c’est la révolte. Quand vous êtes avec quelqu’un et qu’il vous trahi, vous vous révoltez. Donc révoltons-nous. En 2020, ce n’est pas quelqu’un qu’on va voter, c’est nous-mêmes. C’est notre cri de révolte, c’est l’acte de révolte. Pourquoi, on a soutenu les gens deux fois et maintenant qu’ils ne nous soutiennent pas, on va se soutenir nous-mêmes. C’est ce que ça veut dire (…). Houphouët a dit que pour faire la politique, il faut être courageux, il faut être endurant, il faut être persévérant et il faut être patient. Si tu as ces quatre qualités, tu peux aller loin. Nous pensons que c’est long. Gbagbo et le Fpi sont arrivés en 1990, en 2000 soit 10 ans après ils ont pris le pouvoir. Le Rdr est né en 1994, après ils ont pris le pouvoir. Nous, nous avons quitté le pouvoir en 2000. En 2020, ça fait 10 ans, donc le Pdci sera élu. C’est automatique, c’est un cycle de 10. C’est écrit comme ça dans les astres. Tous les astres sont en train de s’aligner pour que le Pdci gagne les élections. Mais vous me lancez un ballon et j’ai les bras croisés, est-ce que ça ne va pas passer ? Mais si j’ouvre les bras, je le prends. Donc, le travail qu’on fait là, c’est pour ouvrir les bras. Sinon Dieu nous emmène le pouvoir, il ne faut pas qu’on le refuse, on nous dit de travailler, de faire le recensement, les cartes d’identité. Mais si tu fais tout ça et que Dieu a décidé que ce n’est pas pour toi, ça passe à côté de toi. Est-ce les armes qu’on n’a jamais vu dans ce pays ? 2010, qui avait l’armée, qui avait le pouvoir, qui avait l’argent ? Ouattara a gagné. Donc, ne vous inquiétez pas. Comme a dit Guillaume Soro, les chars sont impolis (…). Donc, enlevez la peur dans votre esprit. Quand vous vous retrouvez, vous dites : les gens là, ils ne vont pas s’amuser, mais qui s’amuse avec politique ? Enlevez ça de vos esprits. Mais vous aussi, ne vous amusez pas. Si eux, ne s’amusent pas, ne vous amusez pas aussi (…).

Houphouët s’est réconcilié avec Gbagbo
Les gens viendront vous dire que Gbagbo a insulté Houphouët et voilà Bédié qui aujourd’hui, fait la paix avec Gbagbo. Ils sont en retard. En 88, Houphouët a envoyé son avion en France pour prendre Gbagbo pour venir. N’est-ce pas la réconciliation ça ? Ne vous inquiétez pas pour Houphouët, lui, avant de mourir, il a fait sa réconciliation avec Gbagbo. Bédié montre qu’il est le digne héritier, donc, il se réconcilie avec Gbagbo. Mais c’est Gbagbo même qui doit avoir quelques regrets. En 1996, on était au gouvernement, Bédié a dit à Gbagbo on va discuter. Choisis des personnalités de ton parti qui vont entrer au gouvernement. Ils étaient d’accord avec les Ahoua N’guetta, ils ont fait des réunions avec le ministre Bombet etc. Après un mois, Gbagbo a rompu, il est parti en disant qu’il ne vient plus aux réunions. C’est comme ça que ça a échoué. Donc, ce n’est pas une affaire de maintenant. Et puis Gbagbo quand il était président, n’y avait-il pas des personnalités du Pdci dans son gouvernement ? Alors ? Il a insulté Houphouët et puis vous êtes dans son gouvernement. C’est aujourd’hui que vous savez qu’il a insulté Houphouët (…)?

Giga meeting à Yamoussoukro, le 19 Octobre
Les gens font la propagande du genre, ils ont pris 40% des militants du Pdci, il n’y a plus personne au Pdci, mais, nous, nous allons démontrer le contraire. Le président a décidé. Le 18 octobre est une date historique pour le Pdci-Rda, d’abord c’est le jour anniversaire du président fondateur Félix Houphouët Boigny et le jour de la création du Rda. On va organiser des cérémonies à Yamoussoukro, mais comme c’est un vendredi, le samedi qui suit, soit le 19 octobre, on va organiser un grand rassemblement de tous les militants. Celui qui ne veut pas de la disparition du Pdci doit être au meeting. Ce n’est pas une affaire où on va trier les gens. Venez à moto, à bicyclette, à dos d’âne, en camion, à pied… dites aux gens que c’est un grand jour. Le meeting sera présidé par le président Bédié lui-même. Ce jour-là, il va parler à Houphouët. Il va dire à Houphouët : voici le parti que tu m’as laissé, il y a eu des vicissitudes comme en 1950, il y a eu le désapparentement, certains sont partis, d’autres ont résisté, tu as gardé le Pdci. En 2018, on a vécu la même situation, certains sont partis, ton Pdci est là. On est venu chercher ta bénédiction pour aller prendre le pouvoir en 2020.

Grande réunion du Bureau politique en novembre pour préparer la convention
C’est après ça qu’on va tenir en novembre une grande réunion du Bureau politique qui va décider les dates, le thème, l’organisation, le lieu de la convention d’investiture de notre candidat. Pour le rassemblement du 19 octobre, je veux au moins 100 000 personnes. Il faut que Yamoussoukro soit noir de monde. Parce que là, chacun vient montrer qu’il est Pdci. J’insiste là-dessus. C’est très important… »
Propos recueillis par GT et DS

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