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COUP D’ÉTAT MILITAIRE AU MALI : Assimi Goita, le nouvel homme fort du pays

Le colonel Assimi Goita, officier supérieur de l’armée malienne, s’est présenté, mercredi 19 août 2020, comme le chef des militaires qui tiennent les rênes du pouvoir Malien, au lendemain de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. 

« Je me présente: je suis le colonel Assimi Goita, le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) », a déclaré à la presse cet officier supérieur lors de son apparition à la télévision nationale aux côtés d’autres militaires.

Le nouvel homme fort du Mali a affirmé que son pays se trouvait « dans une situation de crise socio-politique, sécuritaire » et n’avait « plus le droit à l’erreur ». Cet homme, à la tête du CNSP qui a renversé IBK la veille, est le commandant du Bataillon autonome des forces spéciales du Mali (BAFS).

Le colonel Goita, très discret, aurait participé à toutes les opérations ayant conduit au renversement de Ibrahim Boubacar Keita. C’est la deuxième personnalité dont on connaît officiellement la fonction au sein du CNSP, après son porte-parole le Colonel-major Ismael WAGUE qui a lu la première déclaration officielle des militaires mardi.

Assimi Goïta, surnommé « Asso » par ses intimes, a 37 ans,  marié et père de trois enfants. Sa biographie de trois pages fournie par le CNSP le décrit comme un homme rigoureux, tenace, adepte des défis et apte au commandement.

Selon un militaire français qui l’a côtoyé à plusieurs reprises, il s’agirait en effet d’un homme droit, « un pro qui ne laisse rien passer ». Fils d’un officier de l’armée de Terre, il suit les pas de son père et fréquente le prytanée militaire de Kati, le lycée de la Défense nationale.

Passé par l’école militaire de Koulikouro, spécialité armes blindées et cavalerie, il est ensuite affecté dans le nord du Mali à partir de 2002 : à Gao, Kidal, Ménaka, Tessalit et Tombouctou, et lutte notamment contre les terroristes qui arrivent d’Algérie.

En 2014, il rejoint les forces spéciales et l’année suivante, en 2015, c’est lui qui coordonne les opérations spéciales du ministère de la Défense après l’attentat de l’hôtel Radisson Blu de Bamako. En 2018, il est nommé à la tête des Forces spéciales maliennes et mène des opérations au nord et au centre du Mali, ainsi qu’au Darfour en opération extérieure.

Sa biographie liste également les formations qu’il a pu suivre à l’international, en France, en Allemagne, aux États-Unis ou encore au Gabon, et les décorations qu’il a reçues tout au long de sa carrière. Désormais, conclut le document, « le nouveau challenge » du colonel Assimi Goïta consiste à « conduire une transition inclusive et apaisée impliquant toutes les forces vives de la Nation ».

L’opposition « prend acte »

L’opposition malienne s’est félicitée mercredi du coup d’Etat militaire, estimant qu’il avait « parachevé » sa lutte, avec le départ du chef de l’Etat. Elle se dit prête à élaborer avec la junte une transition politique. Elle s’est dite prête à fêter vendredi « la victoire du peuple malien ».

Dans un communiqué, la coalition d’opposition du M5-RFP « prend acte de l’engagement » du Comité national pour le salut du peuple « d’ouvrir une transition politique civile ».

Par Monika SIE

 

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