Alerte! Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara ouvre la braderie des entreprises publiques emblématiques…on vend, un proche achète au nom de Ouattara?

Sur fond de finances à l’étiage, le libéral président ivoirien a engagé la cession de plusieurs entreprises emblématiques, mais endettées.
A quelques mois de la présidentielle de 2020, l’exécutif ivoirien a été invité par Alassane Ouattara à lancer une vague de privatisation tous azimuts.
Cadre. Au moment où de nouveaux acteurs comme la Chine s’intéressent de plus en plus à la Côte d’Ivoire, ce processus entériné, le 9 janvier, en conseil des ministres, est soigneusement encadré par le Rapport sur la gestion active du portefeuille de l’Etat. Concoctée par le DG du portefeuille de l’Etat, Seydou Bamba, cette étude a été soumise au gouvernement par le secrétaire d’Etat au budget, Moussa Sanogo. Calquée sur le programme de privatisation engagé, en France, fin 2018 (Groupe ADP, Française des jeux, Engie…), celle-ci préconise la cession de plusieurs fleurons, dont une majorité est actuellement gérée par des figures du Rassemblement des Républicains (RDR, au pouvoir).
De 2013 à 2018, l’Etat s’était déjà séparé d’une quinzaine d’entités. Ces opérations n’avaient toutefois rapporté que 126 milliards F CFA (192 millions €) en raison d’impréparations et de valorisations erronées.
Joyaux. Plusieurs entreprises sont concernées, dont la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci). Détenue à 100% par l’Etat, cette société est dirigée par Darwin Dramane Coulibaly, l’un des neveux du chef de l’Etat. En position de monopole sur les jeux de hasard, elle a réalisé 92 milliards F CFA (140 millions €) de chiffre d’affaires en 2018. Sa valorisation est estimée à 24 milliards F CFA.
Egalement listée, la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi) est pilotée par Ibrahima Bakayoko, cadre du RDR marié à la ministre Ramata Ly-Bakayoko (femme, famille et enfant). La Sicogi a vu son chiffre d’affaires reculer de moitié en 2016, passant de 14 à 6 milliards F CFA (9 millions €). L’Etat prévoit de vendre 35%. Autre entreprise jugée peu performante mais historique, la Société des transports abidjanais (Sotra) reste dirigée par Meité Bouaké, autre membre du RDR. L’Etat possède 60% du capital. Concurrencée par d’autres modes de transport et menacée par le futur tramway de la capitale économique, la Sotra perd chaque année 15 milliards F CFA (22 millions €) de recettes pour un endettement de plus de 100 milliards (152 millions €). Ouattara envisage par ailleurs de désengager l’Etat d’Air Côte d’Ivoire, compagnie non rentable à ce jour ( LC n°776, LC n°786).
Plusieurs autres structures sont déjà en voie de privatisation (Banque nationale d’investissement, Versus Bank…). En plus des groupes étrangers, les hommes d’affaires proches du régime d’Abidjan suivent naturellement ce processus de près.
LA LETTRE DU CONTINENT N°792 DU 16 JANVIER 2019
NB : LE TITRE EST DE AFRICANEWSQUICK.NET