Le 16 mai, l’Histoire raconte que Mobutu se réveille la peur au ventre. Kabila a infiltré depuis des semaines Kinshasa et le gros de ses troupes stationne aux portes de la capitale. Le Léopard se sait lâcher par les Américains. Après l’échec de négociations sous l’égide de Nelson Mandela et d’Omar Bongo, Laurent Désiré Kabila annonce que « Mubutu est fini » : « Je sais qu’il est fini. Le pouvoir, il n’en aura plus. Il est assiégé maintenant, à l’heure où nous parlons. »
10h30 ce 16 mai, le convoi de Mobutu Sese Seko se fraye un chemin, direction l’aéroport de Ndjili, sans gyrophare ni sirène. Le maréchal, déchu, atterrit à Gbadolite, son village natal. Le 17 mai, les Kadogo de Kabila – ces jeunes soldats aux tenues trop larges, aux bottes en caoutchouc noires – entrent dans Kinshasa en libérateurs. Boulevard du 30 juin, les Kinois applaudissent « C’est le départ de Mobutu, Kabila est déjà arrivé. Nous sommes dans la joie ! Nous sommes très contents de la libération. »