Eugène Camara est titulaire d’un diplôme en économie et finances de l’École nationale d’administration de l’Université de Conakry.
De 1997 à 2004, il est ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, puis ministre du Plan de 2004 à 2007. Camara est nommé ministre d’État pour les affaires présidentielles le 19 janvier 2007, en remplacement de Fodé Bangoura.
En janvier 2007, les partis d’opposition et les syndicats déclenchent une grève générale fortement suivie qui entraîne la mort de 59 personnes. Soumis à un ultimatum des syndicats de trouver un Premier ministre avant le 12 février, le président Lansana Conté nomme le 9 février Camara au poste de Premier ministre avec des pouvoirs constitutionnels étendus, en particulier le Premier ministre devient le chef du gouvernement. Le poste de Premier ministre était vacant depuis le départ de Cellou Dalein Diallo en avril 2006.
Les médias guinéens considèrent Camara comme un « pur produit » du général Conté et dès son investiture, il est contesté par l’opposition politique et les syndicats qui ne voient en lui qu’un pantin du général Conté. Sa nomination est considérée comme une « provocation » par le doyen Mamadou Ba, meneur syndical. Dans la soirée, le Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG) et les syndicats relancent la grève générale[6],[7]. Le 10 février des manifestations éclatent dans le pays et font 9 morts.