Dès son investiture, mercredi, Joe Biden prendra 17 mesures, notamment pour revenir sur certains décrets signés par Donald Trump. La priorité sera la lutte contre le coronavirus et le changement climatique, ont annoncé ses conseillers.
Joe Biden prendra dès son entrée à la Maison Blanche, mercredi 20 janvier, 17 actions présidentielles pour revenir sur les mesures phares de Donald Trump, en engageant notamment le retour des États-Unis dans l’accord de Paris sur le climat et au sein de l’Organisation mondiale de la Santé, selon ses conseillers. L’immunologue Anthony Fauci interviendra au nom des États-Unis à une réunion du conseil exécutif de l’OMS dès jeudi, a déclaré Jeff Zients, qui coordonne la réponse de la nouvelle administration à la pandémie de Covid-19, lors d’un point-presse.
Pour limiter la propagation du virus, qui a fait 400 000 morts dans le pays, le président signera également un décret pour rendre obligatoire le port du masque dans les bâtiments fédéraux, ou pour les agents fédéraux. Afin d’atténuer son impact sur les personnes ayant perdu leurs revenus, il étendra également le moratoire sur les expulsions de logement et la pause dans le remboursement de prêts étudiants fédéraux, a-t-il ajouté.
Le démocrate, qui a fait de la lutte contre le réchauffement climatique une autre priorité de son mandat, adressera dès mercredi un courrier à l’ONU, afin que les États-Unis puissent rejoindre l’accord de Paris d’ici un mois, a ajouté Gina McCarthy, responsable de ce dossier au sein de la nouvelle équipe présidentielle. Il reviendra aussi sur une série de mesures de dérégulation prises par l’administration sortante en matière de normes environnementales, et révoquera l’autorisation donnée par Donald Trump au projet controversé d’oléoduc Keystone XL, entre les États-Unis et le Canada.
Fin du « muslim ban »
En matière de politique migratoire, il prendra aussi le contre-pied de Donald Trump, qui avait fait de la lutte contre l’immigration illégale un marqueur de sa présidence.
Joe Biden annulera ainsi un décret migratoire controversé adopté par son prédécesseur pour interdire aux ressortissants de pays en majorité musulmans d’entrer aux États-Unis. Cette mesure était « enracinée dans la xénophobie et l’animosité religieuse », a justifié Jake Sullivan, le futur conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche.
Le démocrate signera par ailleurs une « proclamation » pour suspendre les travaux de construction d’un mur à la frontière avec le Mexique et son financement grâce au budget du Pentagone, qui ont suscité d’âpres batailles politiques et judiciaires ces quatre dernières années.
Joe Biden transmettra en parallèle un projet de loi sur l’immigration au Congrès. Il offrira notamment aux 700 000 jeunes arrivés clandestinement aux États-Unis lorsqu’ils étaient enfants, les « Dreamers », et aux autres immigrés en situation irrégulière une possibilité de naturalisation à terme et sous conditions. Le projet de réforme prévoit aussi des fonds supplémentaires pour renforcer la surveillance et les contrôles aux frontières et un plan d’assistance au Salvador, au Guatemala et au Honduras, les pays d’origine de la plupart des migrants, de quatre milliards de dollars sur quatre ans.
Quatrième front : la lutte contre les inégalités raciales. Joe Biden signera un décret pour ordonner aux agences fédérales d’évaluer les inégalités dans leurs programmes et politiques, a précisé Susan Rice, future directrice du Conseil de politique intérieure et pour réinstaurer les formations à la diversité annulées par son prédécesseur. Ces mesures ne sont qu’une première salve et seront suivies d’autres décrets et proclamations dans les jours à venir, ont précisé les conseillers.
Source AFP