C.I./ AFFAIRE SORO : la Côte d’Ivoire se retire de la Cour Africaine des Droits de l’Homme. Voici les raisons

« Le gouvernement ivoirien a décidé, le mardi 28 avril 2020, de retirer la déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, qu’il a émise le 19 juin 2013, en application de l’article 34 alinéa 6 dudit protocole », dixit Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du gouvernement, à l’issue d’un Conseil des ministres qui s’est tenu mercredi 29 avril 2020.

Le Ministre ivoirien de la Communication et des Médias a fait savoir que cette décision est prise « sans préjudice de l’engagement du gouvernement à demeurer partie à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ainsi qu’à son protocole additionnel relatif à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples».

De fait, pour le pouvoir d’Abidjan, cela «fait suite aux graves et intolérables agissements que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples s’est autorisés, dans ses actions, et qui non seulement portent atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, mais sont de nature à entraîner une grave perturbation de l’ordre juridique interne des Etats et à saper les bases de l’Etat de droit, par instauration d’une véritable insécurité juridique ».

Rappelons que la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) avait ordonné, il y a quelques jours, la suspension du mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne contre Guillaume Soro, actuellement exilé en France. Elle avait ordonné aussi à l’État de Côte d’Ivoire de remettre en liberté provisoire les dix-neuf proches et partisans de l’ancien président de l’Assemblée nationale mis en détention préventive depuis la fin décembre.

L’arrêt de la Cour africaine a fortement déplu au gouvernement ivoirien. Mardi 28 avril, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne a été jugé puis condamné à 20 ans de prison pour détournements de deniers publics, en réponse à ‘’l’immixtion de la Cour africaine’’ dans l’épineux dossier Soro. 

Composée de 11 juges, la Cour africaine est une cour régionale créée par les pays africains. Tout citoyen et des associations dont le pays reconnait l’autorité de la Cour peuvent la saisir. Elle a tenu sa première séance ordinaire en 2006.

Par HOUEGA  P.

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