Côte d’Ivoire/ Trois (3) députés écrivent au président de la France, Emmanuel Macron: «Notre démocratie est menacée et nos libertés piétinées, bafouées»

Côte d’Ivoire/ Trois (3) députés écrivent au président de la France, Emmanuel Macron: «Notre démocratie est menacée et nos libertés piétinées, bafouées»

 

LETTREOUVERTE A SON EXCELLENCE LE PRESIDENT EMMANUEL MACRON, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE.

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT,

Nous avons le plaisir, à l’occasion de votre visite en Côte d’Ivoire du 20 au 22 décembre 2019, denous adresser à votre auguste personne, pour partager avec vous, les réalités de l’Etat de Droit, de gouvernance, de démocratie, des libertés individuelles, de la transparence de l’élection présidentielle en octobre 2020, du respect de la constitution et de la réconciliation dans notre pays, la Côte d’Ivoire,

Excellence Monsieur le Président, nous voulons vous parler de la Côte d’Ivoire actuelle de 2019, sous le régime de son Excellence le Président Alassane Ouattara, avec le parti unifié RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix)ayant pour principale doctrine:la pensée unique. Nous voulons vous en parler aux différents niveaux ci-après :

  • DE L’ETAT DE DROIT

La séparation des pouvoirs (Exécutif, Législatif, Judiciaire) n’existe pas. On note l’immixtion de l’Exécutif dans les procédures et les décisions des juridictions.

Cela conduit à des poursuites et condamnations arbitraires(Les cas du Maire AKOSSI BENDJO, Le président nationale de la Jeunesse du PDCI-RDA, le Député Alain LOBOGNON, Jacques MANGOUA, Président du Conseil Régional du GBÊKÊ, etc.) 

 

  • DE LA DEMOCRATIE

L’égale chance pour tous les citoyens devant l’emploi, la santé, l’éducation, le logement,estdevenue une utopie, des annonces sans actions, sans suite. Pour cause :  le népotisme, clanisme et le clientélisme sont les vrais programmes de gouvernement du régime au pouvoir pour l’emploi. Pour être admis dans l’administration, pour accéder à des responsabilités, il faut avoir la coloration politique qui convient ou être d’un certain groupe ethnique et avoir la pensée unique du régime RHDP.

 

  3-DES LIBERTES INDIVIDUELLES

Les libertés d’expression et d’opinion n’existent pas. Les faits probantsci-après en témoignent :

  1. La mort ou la prison,si vous exprimez votre opinion sur une situation nationale, l’exemple, du jeune Kouassi NguessanRomaric, tué par balles à Djebonouale 3 octobre 2019, pour avoir réclamé lors d’une manifestation,la libération du Président Jacques MANGOUA, Vice-Président du PDCI-RDA, injustement emprisonné.
  2. L’emprisonnement du Député LOBOGNON pour expression de son opinion sur la situation politique nationale.
  3. L’exil forcé du Maire AKOSSI BENDJO, parti au Maroc pour recevoir son prix de meilleur Maire d’Afrique et qui est jugé hâtivement et condamné par contumace.
  4. L’arrestation du Président national de la Jeunesse du PDCI-RDA, Valentin KOUASSI, puis l’interdiction à celui-ci par le Procureur de la République,de prendre la parole en public pour des opinions exprimées au cours des meetings.
  5. Les menaces et intimidation des élus, Députés ou Maires, élus sous des bannières politiques autres que le RHDP, sont contraints, par des menaces et intimidations (au risque d’emprisonnement), à se déclarer, quelques années ou quelques mois après, membres du RHDP. C’est ainsi que ce Parti s’attache certains élus, mais sans leurs bases, de sorte que malgré ces débauchages forcés, le RHDP demeure foncièrement minoritaire dans le pays.

 

  • DE LA BONNE GOUVERANCE

La bonne gouvernance n’existe pas enCôte d’Ivoire, sous le régime RHDP parti unifié :

  1. Attribution des marchés gré à gréau personnel politique, de premier plan du parti unifié RHDP,au mépris des règles élémentaires de bonne gouvernance qui régissent l’administration des marchés publics dans une saine concurrence.
  2. Des Députés siégeant ont des responsabilités dans l’Exécutif et y sont rémunérés, malgré l’incompatibilité des emplois cumulés, législatifs et exécutifs ;

 

  • DE LA TRANSPARENCE DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE EN OCTOBRE 2020

L’élection présidentielle qu’impose la Constitutionen octobre 2020, contient dans sa préparation, tous les germes de la violence, des troubles et de la guerre ; pour preuve :

  1. La Commission Electorale Indépendante (CEI) est monocolore, partiale, non indépendante, non transparente, la quasi-totalité des membres sont du RHDP.
  2. Le refus de la délivrance des cartes nationales d’identité, périmées depuis fin juin 2019 gratuitement aux ivoiriens.

Par contre, la délivrance frauduleuse des cartes nationales d’identité aux étrangers est en cours pour les constituer en électeurs comme l’a annoncé par le porte- parole du RHDP, le Ministre KOUASSI ADJOUMANI.

  1. Le Braquage des résultats des élections avec l’appui de la Commission Electorale Indépendante (CEI) des élections municipales et régionales d’octobre 2018 ayant entrainé des morts et des blessés
  2. L’annonce de modification de la constitution à quelques mois des élections par le Président de la République en vue de changer les règles du jeu démocratique.

 

  • LE NON RESPECT DE LA CONSTITUTION

L’article 55 de la constitution limite le nombre de mandats présidentiels à deux (2).

La constitution de novembre 2016 stipule à son articles 183 que tous les articles et clauses de celle d’aout 2000 qui n’ont fait l’objet de modification, restent en vigueur. Cet article dans son application n’autorise pas le Président Alassane Ouattara à briguer un troisième mandat.

Le président de la République a déclaré lors de sa visite au nord du pays et au cours d’un meeting qu’il se présentera à l’élection d’octobre 2020 si ses adversaires politiques de sa génération s’y présentent malgré l’interdiction qui s’impose à lui.

  • DE LA RECONCILIATION NATIONALE

 Suites aux crises politiques successives qu’a connu notre pays, le Président de la république Alassane Ouattara n’a pas fait de la réconciliation nationale sa priorité.

Il existe de nombreux prisonniers politiques et militaires dans nos prisons.

Le président de la République, à travers ses avocats, refuse le retour du Président Laurent Gbagbo et du ministre Blé Goudé malgré leur acquittement par la Cours Pénale Internationale.

Les ivoiriens ne sont pas rassemblés.

 

CONCLUSION

Notre démocratie est menacée et nos libertés piétinées, bafouées.Nous sommes dans une « dictocratie ». Au surplus, L’Etatde Côte d’Ivoire, la République, « la Chose Publique », est menacée dans son existence même.

Le gouvernement RHDP est incapable de solutions, face à la misère généralisée qu’il a produite sur tout le territoire national en 9 ans, malgré un accroissement exponentiel de la dette publique qui est passée de 2 214 milliards francs CFA en 2012, à 11 607,77 milliards fcfa en 2018 et finira surement à 14 000 milliards ou 15 000 milliards de Fcfa en 2020. Ce régime a atteint ses limites en matière de gouvernance de la chose publique.

Aussi, nous vous exhortons à avoir un regard bienveillant sur la situation désespérée de notre pays pour sauver les paramètres macroéconomiques ivoiriens, la démocratie et assurer l’Etat de droit dans l’intérêt bien compris de nos deux pays.

Par :

  1. DIBAHI DODO AMEDEE, Député à l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
  2. N’GUETTA KAMANAN, Député à l’assemblée Nationale de Côte d’Ivoire.
  3. Dr YAO KOFFI JEAN PAUL, Député à l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire.

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